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JOURNAL
DE L’AVEYRON
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Fonderie
de cloches,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 25 février 1846.
Avis
à MM. les Ecclésiastiques
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Fonderie
de cloches
Le
sieur TRIADOU neveu et Compagnie ont l’honneur de prévenir MM.
les ecclésiastiques qu’après avoir travaillé dans les
principales villes de France, ils viennent de créer une Fonderie
de Cloches à l’instar de celles de Lyon, de Bordeaux et de
Marseille. Ils osent se flatter que leur ouvrage ne laissera
rien à désirer sous le rapport du bon et du solide. Ils
donneront toute facilité pour le paiement et répondront de la
casse des cloches tout le temps que l’on jugera à propos.
Ils
font aussi toute sorte de pièces concernant la fonderie, telles
que pompes, engrenages, robinets, chandeliers, sonnettes,
grelots, etc.
Leur
magasin est situé rue du Terral, à Rodez.
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Hippolyte
TRIADOU, JOURNAL DE
L’AVEYRON du 4 avril 1846.
AVIS.
– Le sieur Hippolyte TRIADOU, fondeur en bronze, successeur,
dans cet état, de son père et de ses frères, continue avec
succès la fonte des cloches et prie MM. les Ecclésiastiques et
membres des Fabriques de ne pas confondre son nom et son atelier
avec ceux du sieur Triadou
neveu et Cie, qui ont une industrie séparée. Il fera avec
zèle et aux meilleures conditions possibles, les cloches de
toutes dimensions et autres articles de son état. Son atelier
est au fond de la rue de l’Embergue, à Rodez.
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TRIADOU
oncle, JOURNAL DE
L’AVEYRON du 10 mai 1851.
AVIS.
– Le sieur TRIADOU oncle, fondeur de cloches à Rodez, a
l’honneur de faire savoir à MM.les ecclésiastiques qu’il n’y a
jamais eu la moindre association entre lui et son neveu, et que
s’il a employé ce dernier, ce n’a été qu’à titre d’ouvrier. Il
traite à 20 pour cent au-dessous des prix établis jusqu’à ce
jour.
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Fonderie
de cloches, à louer,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 7 avril 1852.
A
LOUER.
– Présentement, par suite de décès, une grande et belle fonderie
de cloches très bien située et fonctionnant de père en fils
depuis plus d’un siècle. Il y a une commande de quatre cloches à
fondre de suite. S’adresser à Mme veuve TRIADOU, au
fond des deux Embergues, à Rodez.
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Fonderie
de cloches de TRIADOU neveu,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 27 juillet 1852.
FONDERIE DE
CLOCHES
De
TRIADOU Neveu
Le
sieur TRIADOU neveu a l’honneur de prévenir MM. les
ecclésiastiques qu’il continue à confectionner les Cloches pour
son propre compte, et qu’il est parvenu, grâce à des études
suivies et à son expérience, à donner à ses cloches tous les
tons qu’on peut désirer.
Il
fond aussi dans son atelier toute espèce de pièces en fonte de
fer et en cuivre, comme chandeliers d’église, robinets, pompes,
etc. ; le tout à des prix très modérés.
Son
magasin est situé sur le boulevard du Lycée, près de la
cathédrale, à Rodez.
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Une
société de fonderie de cloches à Villefranche,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 19 janvier 1861.
Arrondissement de
Villefranche. – Constitution d’une société pour la
fonderie des cloches entre MM. Adolphe Triadou, fondeur à Rodez,
Jean-Antoine et Bernard Cazes et Jean-Baptiste Pourcel, fondeurs
à Villefranche.
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Cloches de l’église du Monastère,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 20 septembre 1865
M.
Triadou, de Rodez, vient de fondre pour l’église du
Monastère-sous-Rodez deux cloches qui s’harmonisent d’une manière parfaite avec
celle que cette paroisse possédait déjà. L’accord qu’il a établi
entre elles et qui était difficile à réaliser, est celui des
notes sol, si, ré. Nous empruntons à ce sujet à la Semaine catholique la
note suivante, qui est une appréciation de M. V. Vernières,
vicaire en ladite paroisse du Monastère ;
« Prié
par M. Triadou, fondeur à Rodez, à l’effet de donner mon avis
sur l’accord musical des trois cloches de la paroisse du
Monastère-sous-Rodez, dont deux viennent d’être fondues dans son
atelier, je déclare que, malgré la difficulté qu’il y avait de
proportionner les deux nouvelles cloches à l’ancienne, de
manière à former un accord parfait désigné d’avance, M. Triadou
a très bien réussi, et que les trois cloches font l’accord
parfait (sol, si, ré) du diapason ; et, me faisant l’organe
de toutes les personnes qui ont vu ou entendu les deux cloches,
je déclare encore qu’elles se font remarquer par la beauté du
timbre, l’élégance de la forme, la variété de l’ornementation et
le fini du travail. »
V. VERNIERES
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Exposition
de Toulouse : médaille d’argent,
pour Cazes,
Pourcel et Triadou,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 20 décembre 1865.
Parmi
les lauréats de l’Exposition des produits des beaux arts et de
l’industrie qui a eu lieu en 1865 à Toulouse, nous trouvons les
noms suivants qui appartiennent à notre département :
M.
Rouquayrol, ingénieur des mines à Decazeville, une médaille d’or
de 1re classe, pour son appareil à plongeur ;
MM.
Cazes, Pourcel et Triadou, fondeurs à Villefranche, une médaille
d’argent 2e classe (section des cuivres et
bronzes) ;
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Don
d’une cloche pour l’église d’Ampiac,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 13 octobre 1866.
Sous
ce titre : Une cloche bienvenue, un de nos abonnés nous
adresse un article que son étendue ne nous permet pas de
reproduire et par lequel il nous annonce qu’un pieux habitant
d’Ampiac, voulant faire une bonne œuvre, a fait don d’une cloche
à l’église de cette paroisse. Le donateur a voulu se charger de
tous les frais accessoires et a pourvu à tout, jusqu’à la corde
qui doit mettre la cloche en branle.
« Les
habitants d’Ampiac, dit notre correspondant, ont été très
sensible à un don si précieux. Le jour de la bénédiction a été
un véritable jour de triomphe pour cet homme généreux.
Les
paroissiens n’étaient pas restés en arrière pour les sacrifices.
Ce même jour a eu lieu la bénédiction d’une croix monumentale
érigée à leurs frais, qui, quoique d’un prix inférieur, peut bien être
regardée comme le pendant de la cloche. Ces deux beaux ouvrages,
sortis des ateliers de MM. Triadou, fondeur et Cayron,
serrurier, à Rodez, font le plus grand honneur aux ouvriers de
notre chef-lieu. Ils prouvent qu’il y a dans les cités de nos
provinces, aussi bien que dans les grands centres, des artistes
capables d’aspirer au premier rang, soit qu’il s’agisse de
mouler, soit qu’il faille assouplir le fer sous le marteau et
lui donner les formes les plus élégantes. »
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Deux
cloches pour l’église de Monclar,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 9 mars 1870.
On
nous écrit de Montclar, le 28 février 1870 :
« Aujourd’hui
une belle cérémonie s’est accomplie dans l’église de Montclar.
Deux superbes cloches, sorties de la fonderie de M. Triadou, de
Rodez, ont été bénites.
Il y
avait à cette fête religieuse, où se trouvait réunie la paroisse
en masse, un bon nombre d’ecclésiastiques venus des environs.
M.
Souyris, curé de Coupiac, et vicaire-forain du district, a
présidé. Il a chanté une messe solennelle en l’honneur de la
Sainte Vierge ; ensuite il a parlé, dans une belle
allocution, de la popularité, de l’usage, des fonctions
emblématiques de la cloche qui rappelle les principales phases
de la vie de tous les chrétiens. Immédiatement après, a eu lieu
l’imposante cérémonie de la bénédiction, selon le mode de
consécration marqué dans le rituel du diocèse.
La
première cloche a été mise sous le vocable de l’archange
Saint-Michel, prince de la cour Céleste et protecteur de
l’Empire Français, et la seconde sous le nom glorieux du
patriarche Saint-Joseph, époux de l’Immaculée Vierge-Marie, que
le Concile œcuménique du Vatican, répondant à des vœux légitimes
et très empressés, daignera déclarer patron de l’Eglise
universelle.
Qu’il
est grand l’acte par lequel le célébrant qui vient de consacrer
au culte par des prières spéciales des cloches, les sonne trois
fois, ainsi que le font après lui les parrains et
marraines ! Ils semblent leur donner une mission et leur
dire :
« Allez
maintenant, trompettes de l’Eglise militante, messagères du
peuple de Dieu, appelez souvent et surtout durant les solennités
de l’année, les fidèles à la prière ; sonnez la gloire du
Seigneur, publiez ses bienfaits et sa miséricorde ; sonnez,
et que les chrétiens catholiques, dociles à votre voix, ouvrent
leur cœur à la grâce et opèrent leur salut éternel. »
Lorsque
ces deux cloches ont fait entendre leurs sons purs et argentins
destinés à consacrer avec ceux de leur sœur aînée qui anime,
depuis longtemps le clocher de Montclar, une joie inexprimable
s’est manifestée sur tous les fronts.
Napoléon-le-Grand,
comme pour prouver la supériorité morale de l’airain sacré sur
le bronze des batailles, avait bien raison de dire, dans une
circonstance suprême : « Le son des cloches me fait
plaisir. »
Honneur
aux habitants de Montclar toujours prêts à s’imposer des
sacrifices pour la beauté de la maison de Dieu !
Honneur
à leur pasteur zélé qui a su mener à bonne fin cette
entreprise !
Honneur
aux prêtres du voisinage qui ont bien voulu par leur présence
rehausser l’éclat de cette cérémonie de la religion catholique.
JONQUET,
curé de Farret.
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Contrat
de la société Triadou – Cazes - Pourcel,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 27 avril 1871.
Etude
de Me VAISSETTES, notaire à Villefranche-d’Aveyron.
D’un
contrat passé devant Me Vaissettes et son collègue,
notaires à Villefranche-d’Aveyron, le quatorze avril mil-huit
cent soixante-onze, portant la mention : « Enregistré
à Villefranche, le vingt-deux avril dix-huit cent soixante-onze,
folio 84, recto case 3, reçu 5 francs, décime et demi
soixante-quinze centimes, Lescure, signé, » contenant
prorogation de Société entre :
Monsieur
Adolphe Triadou, fondeur, demeurant à Rodez, d’une part,
Messieurs
Jean-Antoine et Bernard Cazes frères, fondeurs, demeurant à
Villefranche-d’Aveyron, d’autre part,
Et
M. Jean-Baptiste Pourcel, aussi fondeur, demeurant audit
Villefranche, d’autre part, a été extrait ce qui suit :
Les
sieurs Triadou, d’une part, Jean-Antoine et Bernard Cazes,
d’autre part, Jean-Baptiste Pourcel, d’autre part, prorogent
pour dix ans à partir du dix-sept mars, mil-huit cent
soixante-onze, la Société entre eux formée dans le but de couler
en commun les cloches dont le poids excèdera vingt-cinq
kilogrammes, par acte du sept janvier mil-huit cent soixante-un,
devant Me Andorre, notaire à Villefranche, avec les
modifications qui suivent :
Le
sieur Triadou entre dans l’association pour un tiers, les frères
Cazes pour un tiers, et Pourcel pour l’autre tiers. Par suite,
chacun des trois associés sera admis à fournir un tiers du
travail.
Celui
des associés qui lors du règlement au premier janvier de chaque
année aura un excédent de travail sur son contingent devra
donner à ses Associés une somme de vingt francs pour chaque cent
kilogrammes de travail. Cet excédent ne pourra en aucun cas
dépasser cinq cents kilogrammes. Si l’un des trois Associés
recevait une commande au-delà de ce chiffre celui des coassociés
qui aurait le moins de commandes aurait le droit d’exiger de
faire lui-même le travail en question, moyennant une somme de
six francs par cent kilogrammes qu’il paierait à l’Associé qui
aurait reçu la commande pour l’indemniser des dépenses ou faux
frais qui lui auraient été occasionnés par cette commande.
Il
demeure entendu qu’au cas ou l’un des deux frères Cazes,
décèderait avant la fin de l’Association, le survivant d’eux
participera à la Société pour l’entier tiers pour lequel tous
deux entrent dans ladite Société.
Extrait
par Me Vaissettes, notaire à Villefranche-d’Aveyron,
soussigné, ce jourd’hui vingt-cinq avril mil-huit cents
soixante-onze.
Collationné :
E. VAISSETTES.
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Les
ateliers Triadou,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 20 mai 1873.
On
lit dans la Revue
religieuse :
Nous
avons eu plusieurs fois l’occasion de signaler à nos lecteurs
les précieuses ressources que possède la ville de Rodez sous le
rapport artistique. Bien des villes, nos voisines, trouvent que
nous nous sommes fait une large part et sauraient apprécier,
mieux peut-être que nous le faisons, l’avantage de trouver dans
leur sein ce qu’elles sont souvent obligées d’aller chercher au
loin et au prix de grands sacrifices. L’art chrétien occupe
naturellement une bonne place parmi nous et permet aux paroisses
du diocèse de trouver à Rodez, dans d’excellentes conditions,
tout ce qui peut contribuer à relever l’éclat du culte
catholique. Nous avons pu nous en convaincre une fois de plus en
visitant les ateliers de M. Triadou, fondeur de cloches, à
Rodez. Les perfectionnements qui ont été récemment apportés à
cette importante fonderie, dont l’établissement se monte à plus
d’un siècle, permettent d’exécuter des travaux qui ne le cède ni
en beauté ni en solidité à ceux qui nous viennent de nos grandes
villes.
On
peut voir en ce moment dans les ateliers de M. Triadou une belle
et grande cloche qu’on vient de fondre pour la ville de Millau.
Elle mesure près de 2 mètres de hauteur et son diamètre est
d’environ 1 mètre 70. La forme en est gracieuse, élancée et
l’éclat du métal fait préjuger d’avance de la sonorité et de la
puissance du son. Les ornements, les inscriptions, les armoiries
de la ville, ainsi que les anses sont exécutés avec beaucoup
d’élégance et de perfection. Nous souhaitons que ce beau
travail, qui vient après tant d’autres, soit une recommandation
pour M. Triadou, qui mérite à tous les titres la confiance du
clergé.
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La
grosse cloche du beffroi de Millau,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 12 juin 1873.
Samedi
dernier, veille de la Pentecôte, a eu lieu la bénédiction
solennelle du beffroi de Millau. Cette cloche, qui pèse
trente-cinq quintaux, a été fondue à Rodez par M. Triadou. On
l’avait montée d’avance au sommet de la tour communale dont la
hauteur est de quarante mètres. M. Monestier, maire de Millau,
et un grand nombre de conseillers municipaux, escortés par la
fanfare et la compagnie des sapeurs-pompiers, se sont rendus à
l’église Notre-Dame où tout le clergé de la ville se trouvait
réuni.
La
procession est sortie à dix heures. Elle a défilé solennellement
entre deux haies de personnes joyeuses de contempler cette pompe
inaccoutumée.
Les
pieux chants des prêtres, les gais accents de la fanfare, les
sons graves des tambours et des clairons animaient la marche de
la procession et lui donnaient un caractère particulier de
religion et de bonheur qui se reflétait sur tous les visages.
Arrivés
au pied de la tour, jeunes et vieux ont gravi un à un le rude et
étroit escalier. Quand tout le monde a été réuni au tour de la
cloche, on a procédé à sa bénédiction d’après les règles du
rituel romain. La cérémonie finie, le prêtre délégué par
l’autorité ecclésiastique pour faire cette bénédiction, réservée
à l’évêque, a adressé à l’assistance une allocution que
l’abondance des matières ne nous permet pas de reproduire.
Après ce discours qui a
été chaleureusement applaudi, l’officiant, le maire, les
conseillers municipaux et les ecclésiastiques ont fait sonner
trois fois chacun la nouvelle cloche. Pendant qu’on descendait
l’escalier de la tour, le bourdon, lancé à toute volée, a donné
à la ville un échantillon de sa puissante voix, et nous devons
ajouter qu’à ce moment solennel, toute notre population a
manifesté un véritable bonheur. La procession s’est reformée au
pied de la tour et est rentrée à Notre-Dame en chantant le Magnificat.
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Deux
cloches pour Saint-Beauzély,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 28 décembre 1875.
Le 8
décembre, fête de l’Immaculée Conception, a eu lieu, dans
l’église de St-Beauzély, avec le rite accoutumé et prescrit par
le rituel la bénédiction de deux belles cloches sorties des
ateliers de M. Triadou, fondeur à Rodez, l’une pesant 695 kil.
et l’autre 436 et donnant, la première la note fa, la seconde sol.
Ces
cloches ne laissent rien à désirer, ni pour la qualité de la
matière et la beauté du travail, ni pour l’harmonie et la
justesse du ton. Mais ce qui est surtout remarquable, c’est le
système tout à fait nouveau du montage. L’essieu repose sur deux
coussinets sphériques dont l’intérieur est garni de billes
mobiles et roulantes. Au moyen de ces coussinets, le balancement
se fait avec une facilité étonnante et sans aucun ébranlement,
ni secousse des beffrois ou des murs ; il n’est plus
nécessaire d’un bras vigoureux et fort, un enfant peut mettre la
plus forte cloche en branle, et une fois lancée à toute volée
elle donne d’elle-même et seule de quatre-vingts à
quatre-vingt-dix coups bien distincts. Ce système à coussinets
une fois connu est appelé à remplacer tous les anciens montages.
Son inventeur a bien mérité de l’art et c’est bien à juste titre
qu’on lui a décerné un brevet d’invention.
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La
société Triadou père et fils,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 19 juin 1880.
Publication
prescrite par les articles 56 et 57 de la loi du 29 juillet
1867.
Par
acte passé devant Me Lacombe, notaire à Rodez, le 21
mai 1880, une Société, en nom collectif, ayant pour objet la
fonderie et la vente des cloches, a été établie à Rodez entre M.
Adolphe Triadou père, et M. Amans Triadou fils, fondeurs,
demeurant à Rodez, sous la raison sociale : « Triadou
père et fils. »
M.
Triadou père, s’est réservé, pour lui seul, la fabrication et la
vente des sonnettes ainsi que des objets qui s’y rattachent.
La
durée de la société a été fixée à cinq ans, à partir du 1er
mai 1880.
Les
deux associés ont la signature sociale, leurs apports réunis
consistent dans le fond industriel précédemment exploité par M.
Triadou père, et en valeur le tout inférieur à dix mille francs.
Deux
expéditions en forme ont été déposées au Greffe de la justice de
paix et du tribunal de Commerce de Rodez, le dix-sept juin
courant.
Pour extrait :
LACOMBE.
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Communication
sur l’origine des cloches de Laguiole,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 28 octobre 1880.
On
nous communique la lettre suivante que nous publions avec
plaisir :
Monsieur
le Rédacteur,
Plusieurs
de mes confrères ayant entendu parler des nouvelles cloches de
Laguiole, m’ont demandé par qui elles avaient été fondues. Je
les ai aussitôt renseignés ; mais afin de satisfaire MM.
les ecclésiastiques que ce genre de travail intéresse, je me
sers de votre journal pour leur dire que les cloches de Laguiole
sortent des ateliers de M. Triadou, de Rodez. Je lui adresse mes
plus sincères félicitations sur la beauté, l’élégante
ornementation, la justesse des sons et la sonorité parfaite de
ces instruments.
Agréez……..
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Une
cloche pour Meyrals en Dordogne,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 31 mai 1881.
La
Semaine religieuse de Périgueux rend compte d’une belle
cérémonie qui a eu lieu à Meyrals.
« Dimanche
dernier, 15 mai, lit-on dans le récit de cette cérémonie, la
paroisse de Meyrals était en fête. Il s’agissait du baptême
d’une cloche sortie, il y a quelques jours, des ateliers de M.
Triadou, de Rodez.
Depuis
quelques temps on ne s’abordait plus dans la paroisse que par
ces mots : Quand donc arrive notre cloche ? Cette
question d’ailleurs était bien naturelle puisque toutes les
familles, grâce au zèle déployé par M. Lafon, notre digne maire,
avaient contribué à son acquisition.
Cette
cloche, si impatiemment attendue, était enfin arrivée, et la
cérémonie à laquelle elle a donné lieu dimanche, à Meyrals, a
été des plus intéressantes.
Deux
heures plus tard, des hommes robustes, à l’aide de câbles
puissants, avaient déjà hissé dans sa tour la jeune baptisée aux
applaudissements frénétiques de la multitude qui envahissait
l’église, le cimetière adjacent et la place publique, et Angèle Mondane, car
c’est le nom de la cloche nouvelle, voulant témoigner à ce bon
peuple sa reconnaissance, confiait aux airs vibrants et aux
échos sonores sa plus belle voix et faisait tressaillir tous les
cœurs.
La
cloche ancienne ne pouvait garder le silence ; mariant donc
sa voix à la voix de sa riche compagne, elle mis le comble à
l’émotion de tous. Nous pouvons aujourd’hui nous flatter d’avoir
une très belle sonnerie et un beau carillon, le la du diapason
s’accordant admirablement avec le do. »
Heureux
de cette belle acquisition, M. Clauzel, curé de Meyrals, s’est
hâté de témoigner sa satisfaction à M. Triadou, par la lettre
suivante :
« Nous
sommes absolument satisfaits de la cloche Angèle Mondane sortant
de vos ateliers. Tout est très bien. Les noms sont parfaitement
gravés, les autres ornementations ne laissant rien à désirer.
Comme
solidité, sonorité et fini du travail, je crois qu’il est
impossible de mieux faire. Merci donc pour votre envoi et je
vous assure qu’en toute occasion je dirai que pour la modicité
du prix, la sonorité, le fini du travail vous pouvez avoir des
émules, mais nul ne vous est supérieur.
Le
son de la cloche fondue chez vous se marie parfaitement avec
celui de sa vieille sœur aînée à tel point que beaucoup de
personnes du bourg, moi le premier, nous ouvrons nos croisées
pour entendre l’harmonie que produisent nos deux cloches. »
Nous
offrons nos sincères félicitations à M. Triadou.
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Restauration
de la grande cloche de Prades d’Aubrac,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 12 août 1882.
Mercredi,
28 juillet, une fête des plus touchantes mettait en un doux émoi
la population de Prades d’Aubrac. On allait baptiser la grande
cloche de la paroisse, que de longs et bons services avaient
usée et fêlée, mais qui venait de rentre au village, rajeunie et
superbe, après avoir passée par la fonderie de M. Triadou, de
Rodez, dont bientôt tous les clochers du pays publieront les
mérites et la bonne renommée.
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Deux
cloches pour l’abbaye de Bonnecombe,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 4 octobre 1890.
A
BONNECOMBE. – Lundi de cette semaine M. l’abbé Truel, vicaire
général, délégué par Monseigneur, procédait, au monastère des
Trappistes de Bonnecombe, à la bénédiction de deux belles
cloches sorties des ateliers de M. Triadou, et offerte l’une par
un bienfaiteur étranger, ami de l’un des Pères de la maison,
l’autre par Monseigneur l’Evêque de Rodez.
Les
personnes qui assistaient à cette cérémonie ont constaté avec
étonnement et admiration les travaux immenses accomplis au
monastère de Bonnecombe depuis quelques années. En 1876, il n’y
avait là que des ruines attestant le vandalisme des
révolutionnaires de 1793. Et voilà que des constructions
nouvelles bien entendues, parfaitement appropriées à leur
destination, se sont élevées avec une rapidité extraordinaire et
comme par enchantement ; c’est presque une résurrection
instantanée. Au prieur actuel, R. P. Emmanuel, revient la plus
grande part dans l’accomplissement de ces merveilles.
L’œuvre
agricole des Trappistes de Bonnecombe n’est pas moins
surprenante : on voit aujourd’hui de magnifiques troupeaux
de brebis et de bêtes à corne paître à pleine bouche trèfles et
luzernes où ne poussaient, il y a 15 ans, que des genêts et des
ronces.
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Les
nouvelles cloches de Saint-Amans,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 3 janvier 1891.
LES
NOUVELLES CLOCHES DE ST-AMANS.
Après les travaux si complets de réfection faits à St-Amans,
après le dallage des bas-côtés, il ne manquait à cette église
que des cloches dignes d’elle.
Grâce
au zèle de M. le curé Latieule, grâce à la générosité des
paroissiens, cette lacune sera bientôt comblée.
On
aménage en ce moment la charpente du clocher en vue d’y
installer dans le courant de ce mois, cinq belles cloches
fondues dans les ateliers de M. Amans Triadou, à Rodez. La plus
grosse pèse près de 2.500 kil. Elles sont toutes travaillées
avec un art parfait. Les sculptures, les inscriptions, les
diverses décorations ressortent avec un relief irréprochable. Le
lustre du métal est très uni et d’un brillant argentin qui fait
bien augurer de la sonorité.
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La
bénédiction des nouvelles cloches de Saint-Amans,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 7 février 1891.
LES
CLOCHES DE ST-AMANS.
– Lundi matin 7 février, à 9 heures, commencera la cérémonie de
la bénédiction des cinq nouvelles cloches de la paroisse
St-Amans, à Rodez.
Pendant
la messe, dite par Mgr l’Evêque, le grand orgue se fera
entendre. Il y aura des chants.
Après
la messe, Mgr fera le discours de circonstance et procèdera à la
bénédiction.
Pendant
la cérémonie une quête sera faite par M. le curé, au nom de la
fabrique.
Une
distribution de bons du fourneau catholique sera faite aux
pauvres de la paroisse.
Depuis
quelques jours les cloches, en attendant leur consécration, sont
exposées au bas de la nef principale de l’église St-Amans.
On
en admire la forme élégante, artistique et sculpturale. Les
notes qu’on en tire donnent un son vibrant, juste et moëlleux.
Mais
on ne pourra apprécier définitivement le beau travail de M.
Triadou que dans une quinzaine de jours.
A
cette époque seulement, les cinq cloches auront pris place dans
le beffroi, dont M. Durand, entrepreneur charpentier, refait à
neuf la charpente.
Elles
seront montées du côté de la façade principale et introduites
par l’ouverture placée au-dessus du grand portail.
La
commission de réception des cloches présidée par M. Béraldy
vient de donner une appréciation très favorable à l’œuvre de M.
Triadou.
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Trois
cloches pour les Indes,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 17 juin 1892.
Pour
Kostayam.
– M. Amans Triadou, fondeur de cloches, à Rodez, ne travaille
pas seulement pour les paroisses de ce diocèse. Il envoie les
cloches sorties de ses ateliers jusque par delà les mers.
C’est
ainsi que dans l’enceinte de l’exposition on remarque 3 belles
cloches fondues par M. Triadou, et qui, de suite après le
concours, vont être expédiées au fin fond de l’Asie, sur la côte
de Malabar.
Elles
sont destinées à Mgr Lavigne, notre compatriote, archevêque de
Kostayam.
Les
inscriptions que portent ces cloches sont inscrites en cinq
langues : en français, en latin, en anglais, en syriaque et
en Malayalam.
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Publicité,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 27 juin 1892.
M. TRIADOU. – La
maison que dirige si bien M. Triadou est une des plus ancienne
et des plus avantageusement connues qui soient dans notre pays.
Les cloches qu’exporte M. Triadou sont de très beaux spécimens
de cette industrie qu’il a su mener à un degré de véritable
perfection. Plusieurs sont destinées au Malabar, dans les Indes
Anglaises, ce qui prouve surabondamment la réputation dont jouit
M. Triadou.
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Une
cloche pour Soulages-Bonneval,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 26 juillet 1895.
SOULAGES-BONNEVAL. –
Jeudi dernier, le clocher de Soulages retentissait d’un son
nouveau, grave et majestueux, auquel s’ajoutèrent vite des voix
argentines plus aiguës et non moins agréables. C’était une
nouvelle cloche qui venait de prendre sa place définitive à côté
de ses deux vieilles sœurs, impatiente de la recevoir. Durant de
longues heures elles se balancèrent à l’envi dans les airs
exprimant leur joie et celle de toute la population qui tendait
l’oreille pour jouir et apprécier.
Cette
nouvelle cloche, sortie de la fonderie Triadou, de Rodez, trois
fois séculaire, a mérité les éloges de tous ceux qui l’ont vue.
Elle a été baptisée le jour de notre Adoration, par M.
Volpellier, curé-doyen de Laguiole, entouré d’une couronne de 28
prêtres ou séminaristes.
Un
jeune prédicateur sut, sans prétention, donner à son auditoire
des instructions précieuses, en harmoniant l’usage de la cloche
avec la vie du chrétien, et tous lui dirent merci.
Le
même jour, dans la même église, a eu lieu aussi la bénédiction
d’une statue de la Vierge de Lourdes, par M. Aldebert,
archiprêtre de la Cathédrale, que la providence conduisit tout
exprès à Soulages.
Depuis,
cette statue s’est élevée sur son gentil piédestal à 20 mètres
du village, à mi-chemin de l’église au cimetière nouveau. Ce
sera là, la dernière station que feront les habitants de
Soulages quand leur dépouille sera accompagnée au champ du
repos. Puisse la bonne mère, refuge des pécheurs et secours des
chrétiens, leur rendre le souverain juge favorable ! – Pour
donner à cette triple fête la solennité qu’elle réclamait,
l’école des Frères de Laguiole avait prêté le concours de ses
clairons et tambours. Et certes, c’était ravissant d’entendre
ces airs guerriers et ces roulades données par ces douze
bambins, gros comme des baguettes de tambour, et hauts à peine
comme leurs clairons. Merci à ces charmants enfants et à leurs
bons maîtres. En somme, bonne journée pour Dieu et la paroisse.
F.
M.
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24
cloches pour la Chine,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 28 juillet 1895.
24
cloches.
– La maison Triadou, fondeur de cloches à Rodez, est chargée par
Mgr Vic, vicaire apostolique du Kiang-Si oriental en Chine, de
fondre 24 cloches qui formeront le premier carillon catholique
que possède la Chine.
Le
catholicisme est en voie, grâce à Dieu et au zèle de vaillants
apôtres, de prendre possession de ce vaste empire et d’y faire
régner les bienfaits de la civilisation chrétienne.
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Une
cloche pour Crespin,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 27 février 1897.
CRESPIN.
– Mercredi a eu lieu la bénédiction d’une belle cloche, sortie
des ateliers de M. Triadou. La cérémonie était présidée par M.
le curé de Naucelle entouré d’une nombreuse couronne de prêtres.
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Un
bourdon pour Saint-Affrique,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 14 septembre 1897.
SAINT-AFFRIQUE
Le
Bourdon. – Notre superbe bourdon, œuvre de M. Triadou, de Rodez,
est arrivé à Saint-Affrique mardi soir, ainsi que nous l’avons
annoncé.
On
remarque sur le bourdon une inscription dont voici la
traduction :
La
voix du Seigneur se fait entendre avec force ;
La
voix du Seigneur se fait entendre avec magnificence ;
Marie-Louise
Cabanes, ma marraine,
Et
mon parrain Auguste Caumes, président du Conseil de fabrique.
Par
leurs largesses magnifiques
M’ont
donné cette forme et cet éclat que tout le monde admire
Et
m’ont appelé Augustine-Marie-Louise.
Quant
à ce clocher où je réside, si élevé et si splendide,
Il
est dû à la générosité digne d’éloges,
De
tous les catholiques de Saint-Affrique.
Il
fut commencé avec S. Em. le Card. Bourret
Et
achevé avec sa Grandeur Mgr Auguste Germain,
Evêques
de Rodez et de Vabres,
Henri
Arnal, curé ;
Hipp.
Sarrat, Alex. Bernad, Grég. Molinier, Vicaires ;
Maire
de la Ville, Maurice Fournol ;
Architecte,
Henri Pons – Entrepreneur, Régis Nicolas.
Mois
d’Octobre, An du Seigneur 1897.
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Trois
cloches pour Arvieu,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 11 novembre 1897.
ARVIEU.
– Bénédiction de
cloches et d’un asile. – Jeudi dernier était jour de fête
à Arvieu : jour de fête et de grande liesse.
Vraiment
il y avait bien de quoi.
On
bénissait trois cloches, on bénissait un asile.
Grâce
à une souscription publique, à la libéralité des paroissiens, et
surtout du vénérable curé d’Arvieu, deux vieilles cloches, l’une
cassée et l’autre peu sonore avaient été jetées dans les
creusets de M. Triadou, fondeur à Rodez, et en étaient sorties
au nombre de trois, brillantes, neuves et harmonieuses.
Soutenues
par des charpentes provisoires, et richement ornées, elles
attendaient la bénédiction rituelle pour être bientôt élevées et
prendre place dans les embrasures du vieux clocher qui domine
l’église.
Grâce
encore à la libéralité de M. le curé et de ses paroissiens,
grâce au dévouement des sœurs de la Ste-Famille, un asile pour
les petits enfants vient d’être élevé dans les dépendances du
couvent pour être mis prochainement à leur usage.
M.
Batut, directeur de l’Institution Sainte-Marie, entouré d’un
nombreux clergé, des
parrains et des marraines des cloches, a procédé à leur
bénédiction avec pompe et solennité d’usage.
Le
cortège s’est ensuite dirigé, dans un ordre parfait, vers
l’asile qui a été béni à son tour.
Un
splendide banquet de quarante couverts donné au presbytère, a
clos la cérémonie.
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Fonderie
de cloches,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 3 février 1900.
Fonderie
de
cloches
La
fonderie des cloches était l’une des grandes préoccupations des
religieux d’autrefois. Il fallait que cette opération fût alors
bien défectueuse, car nous voyons à tout instant opérer des
refontes. A côté de la cloche sainte, figure, dans les vieux
comptes, la cloche municipale, concession des seigneurs du
temps. Les maistres
fondeurs étaient presque tous étrangers au pays.
La
famille Triadou, d’origine lorraine, mais fixée en Rouergue
depuis plus de 200 ans, a aujourd’hui le privilège presque
exclusif de la fonte des cloches dans l’Aveyron.
Vers
1700, un jeune homme du Puy, passant à Rodez, y devint amoureux
et s’y maria. « Toute sa fortune consistait, nous dit
Monteil (Description du département de l’Aveyron, t. II, p.
106), dans son métier de fondeur de clochettes ; il le
continua et eut d’autant plus de succès que cet art était encore
inconnu dans le pays. Ses apprentis y propagèrent la
connaissance de ses procédés, et voilà comment l’Aveyron doit à
une belle ruthénoise de ne plus acheter ni clochettes ni
grelots, et d’en faire, au contraire, des envois dans quelques
villes et même en Espagne. » Le nom de ce jeune homme, que
Monteil a négligé de citer, est Dubois….
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Une
cloche pour Bruéjouls,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 8 septembre 1901.
Bruéjouls.
– Le 24 août fête de St Barthélémy, la paroisse de Bruéjouls
était en liesse. C’était pour elle d’abord, jour d’Adoration perpétuelle,
et l’on sait que cette solennité revêt toujours, au sein de nos
populations si profondément chrétiennes le caractère d’une
manifestation touchante de foi et d’amour envers le Très Saint
Sacrement. Mais une circonstance toute particulière donnait
cette année à la fête un relief et un attrait inaccoutumés. On
bénissait une magnifique cloche fruit d’une souscription
généreusement consentie par les paroissiens de Bruéjouls, sous
l’impulsion de leur vénéré pasteur, à la suite d’une mission
donnée en janvier dernier par les Pères Julien et Canac de la
maison de Vabres.
Disons
d’abord que cette cloche qui donne le ré dièse grave et pèse
mille kilos est sortie des ateliers de M. Triadou, de Rodez.
La
maison Triadou est avantageusement connue dans le diocèse et
ailleurs. Ses œuvres sont artistiques et portent toujours
l’empreinte d’un travail consciencieux et soigné.
La
cloche que nous avons sous les yeux est incontestablement une
véritable œuvre d’art. Elle n’est pas seulement remarquable par
la pureté de ses lignes, et la juste mesure de ses proportions.
On admire surtout la richesse et le fini de ses reliefs, la
sonorité harmonieuse et puissante de son timbre, et la précision
parfaite de la note qu’elle rend.
M.
Triadou peut être fier de son travail, car, à notre humble avis,
c’est une des plus belles cloches qui soient sorties de ses
ateliers.
Avant
de procéder à la cérémonie de la Bénédiction, le Père Canac,
revenu tout exprès pour la circonstance, monte en chaire. Il lui
appartenait bien, à lui, l’ouvrier infatigable, toujours à la
peine et au labeur, de prendre sa part des joies de la moisson,
et de chanter les louanges de la cloche. Il l’a fait avec un
rare bonheur, nous tenant, pendant quelques instants, qui ont
paru bien courts, sous le charme de sa parole. La cloche est
l’Ange de la prière : tel est le thème sur lequel l’orateur
édifie son discours. La cloche, par sa voix alternativement
douce ou puissante, lugubre ou joyeuse, nous rappelle
constamment ce grand devoir de la prière. Elle prie elle-même, à
sa manière, soit qu’elle anime l’air de ses gais carillons, soit
qu’elle l’attriste de ses glas funèbres, soit qu’elle donne le
signal d’alarme en temps de tempêtes et d’orages, soit qu’elle
porte jusqu’aux nues l’annonce de nos fêtes par ses brillantes
volées.
Après
cette vibrante allocution, M. le chanoine Fabre, curé de
St-Amans, assisté de M. le chanoine Verdier, le nouveau et
sympathique secrétaire général de l’évêché, commence les
cérémonies prescrites par le rituel. Qu’elles sont belles dans
leur ensemble, et touchantes dans leur symbolisme, ces prières
de la Sainte liturgie !
Aussi,
es-ce avec un pieu intérêt, mêlé d’un recueillement profond, que
les fidèles, peu accoutumés d’ailleurs à ce genre de cérémonies
en suivent attentivement toutes les phases.
Mais
la dernière oraison du prêtre vient de tomber sur l’airain
sacré, et aussitôt la nouvelle baptisée, mue par les mains du célébrant, et
successivement par celles de son distingué parrain et de sa
gracieuse marraine, fait entendre les premiers accents de sa
voix. C’est comme un cri vibrant de remerciements et d’action de
grâce, pour la bénédiction solennelle qu’elle vient de recevoir,
et qui la consacre désormais au service de Dieu et à la
sanctification des âmes.
Et
maintenant, messagère bénie, montez et prenez votre place dans
votre nouvelle demeure. Chantez-y les louanges du Créateur, et
faites-y entendre les accents de la prière. Que votre voix
puissante et grave fasse résonner les plus lointains échos de la
plaine, et que votre coupe gracieuse se tourne majestueusement
vers le ciel pour y faire monter les prières des enfants de
Bruéjouls, et en recevoir pour eux en retour, les bénédictions
les plus abondantes et les plus fécondes. – L. M. (Revue
Religieuse.)
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Décès
d’Amans Triadou,
JOURNAL DE L’AVEYRON du 9 mars 1902
Arrondissement
de
Rodez
Rodez.
– Nous avons le très vif regret d’annoncer à nos lecteurs la
mort cruellement prématurée,
quoique prévue, de notre compatriote et ami, M. Amans Triadou.
Il a achevé, jeudi, pieusement, en pleine possession de ses
facultés, muni de tous les secours et de toutes les consolations
de la religion, une existence simple mais droite, modeste mais
pleine d’honneur, toute entière consacrée au culte de la
famille, de l’art, et de l’amitié. Amans Triadou était né à
Rodez en 1856 et, après avoir terminé ses études au Pensionnat
Saint-Joseph, il avait pris immédiatement la direction de
l’industrie familiale. Il y apportait non seulement tous les
soins et toute son intelligence, mais encore son dévouement et
son cœur.
Il
était de la race de ces fondeurs et campaniers du moyen-âge
dont Huysmans nous a tracé le portrait. Il aimait les cloches de
cette affection que l’homme porte à l’objet qu’il anime ;
il leur faisait parler un langage que nos oreilles habituées aux
cavatines et aux valses n’entendent guère plus ; les
carillons qu’il fondait chantaient « les heures canoniales,
les primes et les tierces, les sextes et les nones, les vêpres
et les complies, célébrant l’allégresse d’une cité par le rire
fluet de leurs petites cloches, ou sa détresse par les larmes
massives des douloureux bourdons. » Triadou était
artiste ; il sentait le symbolisme des cloches. Pour lui la
cloche n’était pas un simple morceau de bronze, un mortier posé
à la renverse et qu’on agite : c’était une voix qui chante,
gémit ou invoque, et si toutes celles qui portent son nom
pleuraient sa mort, ce serait, à cette heure, dans tous les
clochers de nos campagnes et de nos villes, comme un immense
glas funèbre !
Triadou
meurt à la fleur de l’âge, mais il a eu, en quittant
prématurément ce monde, la consolante assurance que les
séculaires traditions de sa vieille maison seraient pieusement
recueillies et fidèlement conservées par son fils, qui vient de
terminer brillamment ses études classiques. Cette perpétuité
dans une même famille de la même industrie n’est pas commune.
Ce
n’est pas seulement à sa famille et à son art que notre cher
défunt avait consacré ses forces et son dévouement. Il était,
depuis sa fondation, le président constamment réélu de
l’Association Amicale des anciens élèves du Pensionnat
St-Joseph. Là aussi, on appréciait la générosité de son cœur et
la droiture de son âme, et le deuil de la famille Triadou est le
deuil de l’Association comme aussi de l’ami qui trace ces lignes
sous le coup de la plus douloureuse émotion.
Les
obsèques de M. Triadou ont eu lieu vendredi soir. Une grande
affluence d’amis, le Pensionnat Saint-Joseph, la Lyre Ruthénoise
l’accompagnaient à sa dernière demeure. Sur sa tombe, M. Landès,
trésorier de l’Association Amicale du Pensionnat Saint-Joseph, a
prononcé le discours suivant :
« Messieurs,
La
fin soudaine et malgré tout prématurée du Président de
l’Association amicale du Pensionnat Saint-Joseph consterne nos
cœurs.
Au
nom de cette Association, je veux adresser un juste tribut
d’hommages à celui qui fut un de ses membres les plus zélés, les
plus éclairés, les plus constamment dévoués.
C’est
que, Amans Triadou eut un véritable culte pour ses amis ;
il était né serviable, enjoué, communicatif ; à un jugement
sûr, il unissait une âme délicate et artistique. Cet ensemble de
qualités si attachantes le firent désigner et maintenir à nos
suffrages comme Président de notre Amicale.
Enfant,
il présageait l’ami entraînant et recherché qu’il devint plus
tard et ses camarades de 1864 à 1874 auront sûrement un souvenir
ému pour celui que nous pleurons aujourd’hui.
Les
dix années passées au Pensionnat St-Joseph avaient pétri l’âme
d’Amans Triadou de cet esprit profondément religieux qui grandit
l’homme en développant ses qualités naturelles, l’amène de la
justice à la charité, de l’amitié vulgaire, souvent intéressée à
l’amitié chrétienne faite d’abnégation et de sacrifices. Triadou
fut ce croyant et sa mort touchante et chrétienne fut l’image de
sa vie : il pensa à Dieu, qu’il allait rejoindre, à sa
famille et à ses principaux amis qu’il allait quitter.
Comme
suprême adieu, dans ce grand deuil qui nous assemble,
donnons-lui, Messieurs, une dernière prière, et que l’immense
douleur de sa famille et la notre soit adoucie par la ferme
espérance que les vertus de notre ami ont déjà reçu, de la
miséricordieuse justice de Dieu, la récompense qui leur est
due. »
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LE
NARRATEUR
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Dissolution
de la société Triadou frères,
LE NARRATEUR du 4 août 1883.
PUBLICATION
A
SUITE
de
dissolution
de société
Par
jugement en date du neuf juillet mil huit cent
quatre-vingt-trois, rendu par le tribunal civil de Villefranche
d’Aveyron, jugeant en séance de commerce, la société formée en
nom collectif par Messieurs Hippolyte et Henri Triadou, sous la
raison sociale Triadou frères, pour l’exploitation d’une
fonderie de cloches et de fer, à Villefranche d’Aveyron, suivant
acte, Lacombe, notaire à Rodez, en date du seize avril mil huit
cent quatre-vingt, et pour une durée de vingt ans, a été
dissoute à suite de désaccord survenu entre les deux associés.
Les
dépôts, prescrits par l’article cinquante-cinq et soixante et un
de la loi du vingt-quatre juillet mil huit cent soixante-sept,
ont été régulièrement opérés.
Monsieur
Henri Triadou, l’un des associés, s’est seul chargé de la
continuation de l’exploitation.
Henri
TRIADOU.
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